Mardi 12 Juillet : « Départ pour Salta »
Levés vers 11h, nous rejoignons la Bomba pour l’inviter à manger : nous lui expliquons notre plan. Elle nous met en garde contre les différents dangers en Bolivie et au Pérou. Après un au revoir chaleureux, nous montons dans une navette pour rejoindre le terminal du bus. Il ne reste que 4 places dans le bus : ouf ! Nous en achetons 2 et nous nous préparons à partir. Le bus est confortable. Le soir on nous sert à diner puis tout le monde s’endort… pour se réveiller 3h plus tard : le bus a emprunté une piste et a crevé. Le bruit et les secousses ont réveillé tous les passagers. Nous nous rendormons donc le temps de changer la roue (qui prendra tout de même 5h).
Mercredi 13 juillet : « Salta »
Nous arrivons à Salta à 13h : nous avons donc passé près de 18h dans le bus. Arrivés au terminal, nous tentons de nous débarbouiller et de nous rafraichir comme nous pouvons. Puis nous nous renseignons sur les bus disponibles. La route par le nord du Chili est toujours bloquée (cela fait plus de 10 ans qu’il n’a pas autant neigé) : nous passerons par la Bolivie. Nous savons qu’il existe un train qui part de la frontière avec l’Argentine et qui remonte vers le nord. De plus, les bus y sont bon marché. Nous essayerons de voyager la nuit et de visiter le jour, comme cela nous ne perdrons pas de temps, nous pourrons profiter du nord de l’argentine et de la Bolivie et nous n’aurons pas à payer d’hôtel ou d’auberge. Une fois les billets achetés (notre bus partira à 22h de Salta), nous nous dirigeons vers le centre de la ville pour visiter. Sur le chemin nous trouvons beaucoup de petits stands typiques avec des produits locaux. Nous traversons un parc agréable autour d’un lac. Nous trouvons un « chico » de Buenos Aires avec un lama : trop choupi (petite photo souvenir). Puis nous nous dirigeons vers l’information touristique au pied d’un téléphérique. Nous montons avec ce dernier et pouvons contempler une vue splendide sur la ville de Salta, bordée par les montagnes. Dans le téléphérique, nous étions avec 2 argentins ingénieurs en chimie et système-électronique (coïncidence…). Nous mangeons au sommet, visitons un peu les lieux, profitons de la vue puis redescendons : direction le centre. Celui-ci est agréable. Nous arrivons à la place centrale (9 de julio), nous pouvons ressentir quelques traces de la colonisation (églises splendides) et de l’européanisation. Mais la ville a su néanmoins gardé ses origines (charrettes, stands typiques). La végétation a également changé depuis Cordoba. Plusieurs cactus et autres palmiers ornent les différentes places de la ville. Le soir nous mangeons un succulent poulet : nous nous demandons quelle taille peut bien atteindre cet animal, au vue de la taille d’une simple cuisse… Enfin, retour au terminal et départ pour la frontière avec la Bolivie à 22h.
La nuit dans le bus fut rude. En partant, nous pouvons admirer de beaux paysages, mais le froid tombe très rapidement. La journée, à Salta, nous étions en T-shirt ; pendant le voyage, les vitres commencent à geler et le bus s’arrête souvent. Nous ne pouvons pas dormir.
Jeudi 14 juillet : « Tupiza (Bolivie) »
Nous arrivons à la frontière (La Quiaca) vers 5h. Nous devons atteindre dans le froid glacial nord-argentin car celle-ci ouvre à 7h. Nous trouvons un abri proche du bus où on peut se réchauffer et boire un thé « muy caliente ». L’abri est plein de boliviens attendant l’ouverture de la frontière et quelques touristes. Il y a des chiens errants qui paraissent malades… Nous rencontrons 2 françaises sympathiques (Lucile et Bérénice) puis 2 allemands, Félix et Carola (sympathiques aussi ^^). Nous nous rendons tous les 6 à la douane, à pied, dans un froid à couper au couteau. Une fois les passeports tamponnés, nous entrons en Bolivie, à Villazon. Nous pouvons contempler le levé du soleil sur une rivière gelée bolivienne. Nous rejoignons le terminal de bus. Nous pensions aller à Uyuni pour voir le célèbre désert de sel mais celui-ci semble bloqué par la neige. Finalement, nous partons tous les 6 pour Tupiza, petit village du Sud, sur la route d’Uyuni. Puis nous verrons si nous pouvons monter « al grande salar de Uyuni ». A la vue du bus qui doit nous amener à Tupiza et de la taille des crampons des roues, nous comprenons que le voyage ne va pas être de tout repos. En effet, nous empruntons des pistes (parfois même des chemins de cailloux ^^). Nous découvrons les paysages boliviens : tout est très sec, on voit beaucoup de cactus, il y a quelques reliefs similaires à des canyons. Arrivés à Tupiza (3h de voyage), nous remarquons qu’en Bolivie, il n’y a quasiment pas de signalisation aux carrefours : c’est le conducteur le moins courtois qui passe. Nous allons voir plusieurs agences de voyages qui nous proposent des trecks de quelques jours pour aller voir le désert d’Uyuni. Nous sommes très intéressés par un treck de 2 jours mais voila, le temps risque de nous manquer. En effet, si nous le faisons, nous devons passer la nuit à Tupiza et nous ne pourrons rejoindre la frontière péruvienne que dans 4 jours… Or nous n’avons pas envi de faire un aller-retour au Pérou, uniquement pour voir le célèbre Machu Picchu. Après avoir tourné le problème dans tous les sens, nous devons nous résoudre à quitter Tupiza le jour même, et abandonner l’idée du treck bolivien. Nous pourrons peut-être nous y arrêter au retour. Nous partirons le soir même pour la Paz (billets achetés). Nous profitons de la journée pour aller visiter Tupiza. Dans l’avenue du terminal, il y a un marché où l’on trouve tout et n’importe quoi : des fruits, des spécialités boliviennes, des vêtements typiques, mais aussi des baskets, des produits de beauté… Ensuite nous allons manger dans un petit resto pour 12 bolivianos (soit moins d’1.50 €). Au menu : salade, soupe, poulet, riz et légumes. Sur la table, il y a une sauce qui s’apparente à du gaspacho. Rémi en met (une bonne couche) sur salade, puis l’enlève aussitôt, après s’être arraché la langue : c’est une sauce (archi-) piquante. L’après midi nous nous baladons : nous allons sur la place centrale et avons recroisé les françaises. Petit détour par les toilettes boliviennes (spécialité locale) : une dame vous attend à l’entrée pour vous vendre du PQ (0.50 bolivianos la feuille). Pour les plus chanceux, il existe une chasse d’eau ; mais pour la plupart, une poubelle est placée à côté des toilettes où il faut jeter le PQ usagé. Pour trouver : suivez les mouches !
Enfin, à 17h, nous voila repartis pour une troisième nuit consécutive dans le bus, direction la Paz : 3 nuits dans le bus = 3 nuits sans se doucher… mmmh (pauvre Mémé). Sur les fauteuils il y a écrit « la esperanza es jesus ». Nous comprenons rapidement ce que cela signifie, vu l’état des pistes que nous empruntons. Le bus passe parfois tout près des falaises, à toute vitesse. La piste serpente entre les montagnes et le bus saute dans tous les sens. Avant de voir le soleil se coucher, nous pouvons, une fois de plus, admirer le paysage sublime de la Bolivie. Le soir, le bus s’arrête dans un village et tout le monde descend pour manger dans une auberge. Encore une fois, succulent repas pour moins d’1.50 € avec bière de malta (non alcoolisée) : c’est en fait une boisson énergisante. Au final, le voyage ne nous coutera pas très cher : nous ne payons pas d’hôtel, nous voyageons de nuit, la nourriture est presque donnée et délicieuse. La traversée totale de la Bolivie (du sud au nord), en bus, nous coute moins de 15 € … Après le repas, nous remontons dans le bus pour la Paz et c’est là que commence les ennuis. Alors que certains écoutent de la musique bolivienne traditionnelle, nous nous préparons à passer la nuit la plus froide de notre vie. Tenue de Mémé : 2 pantalons, 4 paires de chaussettes, T-shirt, sous-pull, polaire, pull, manteau, gants, bonnet et écharpe (on néglige les sous-vêtements). Mais rien n’y fait. Les nuits d’hiver, en Bolivie, sont glaciales. Petit à petit, le froid envahit le bus mal isolé, les vitres se recouvrent de gel (intérieur comme extérieur) et les températures négatives se font ressentir. Des courants d’air se faufilent par les vitres cassées ou impossible à fermer : la nuit fut un enfer. Nous nous serrons comme nous pouvons et attendons le retour du dieu soleil (« la esperanza es jesus »).
Vendredi 15 juillet : « la Paz »
Au matin, nous n’avons que peu dormi (voire pas) lorsque le soleil refait surface (alléluia). Mémé est contente. Les vitres se dégèlent et très vite les températures remontent. En approche de la Paz, nous pouvons voir plusieurs maisons de paysans entourées de bœufs, vaches et cochons. Nous entrons enfin dans la Paz. C’est une ville immense bâtie sur les flancs de plusieurs montagnes à 3660m d’altitude. La piste est remplacée par la route. Il nous faudra presque 30 minutes pour traverser une partie de la capitale et rejoindre le terminal de bus. La vue est impressionnante : d’innombrables maisonnettes en briques apparentes ornent les montagnes alentours. La population a l’air relativement pauvre. C’était également le cas à Tupiza, le village ressemblait à une petite communauté autonome, avec rien (si ce n’est des montagnes et des cactus) à 200 km à la ronde. Les habitants y avaient l’air sympathiques et l’entraide et la courtoisie semblaient unanimes. Il y faisait bon vivre, dans ce petit bled pommé au milieu de nulle part, coupé du reste de la civilisation. La Bolivie semble être un pays magnifique, aux paysages merveilleux. Nous l’avons traversée du sud vers le nord et au final nous ne regrettons absolument pas d’y être passés. Les gens y sont agréables, timides et paraissent simples, toujours prêts à vous rendre service. Nous passons la journée à la Paz, puis nous repartirons le soir pour Cusco. Nous laissons les sacs au terminal puis nous partons faire un tour au centre. On descend une grande avenue : quasiment toutes les voitures sont des taxis ou minibus et il y a plein de petits vendeurs dans la rue ou dans des kiosques. Nous nous retrouvons dans un centre commercial composé de kiosques, tous remplis au maximum. Nous continuons la promenade dans une petite rue du centre et nous arrêtons manger dans un resto pour seulement 13 bolivianos (1.30 €). Au menu : sopa de fidea (soupe avec des pates, de la viande, des légumes, bref de quoi se remplir le ventre). Puis poulet avec un légume bizarre qui ressemble très fortement à de l’igname. Pour Rémi : porc grillé avec riz et salade. En dessert on boit un jus de mangue et durant le repas on goute une VRAIE bière bolivienne (petite, soit 1L). Ensuite nous continuons notre tour dans les rues de la Paz et entamons une séance de shopping intense : les rues sont bordées de magasins d’artisanat boliviens (à des prix défiants toute concurrence). Ensuite nous rentrons au terminal (même si serions bien restés) pour prendre le bus à 16h30. En chemin, nous croisons un défilé militaire et des fanfares boliviennes. Arrivés au terminal, nous sommes essoufflés car l’altitude et le manque d’oxygène se font ressentir dans la capitale la plus haute du monde. Nous demandons dans le kiosque d’information s’il est possible de recharger la batterie de l’appareil photo. Une dame très aimable nous propose de recharger dans le kiosque, elle refusera même qu’on lui donne quelques bolivianos pour la remercier. Une fois nos affaires rangées, nous montons dans le bus. Dans le bus nous contemplons tout d’abord les montagnes enneigées qui encerclent la Paz (dont les sommets atteignent 6 000m) puis la campagne composée de champs secs et de petites maisons en terre autour desquelles travaillent des boliviens vêtus d’habits traditionnels, et élèvent vaches, ânes et moutons. En se rapprochant du Pérou, nous apercevons le lac Titicaca (le plus haut lac navigable au monde : 3 800m) : nous pouvons admirer le coucher du soleil sur ce lac entouré de montagnes parfois enneigées au sommet. Nous arrivons finalement à la frontière avec le Pérou vers 18h30. Nous devons descendre du bus pour faire valider les passeports puis nous repartons pour Cusco. Nous contournons le lac Titicaca. Dans le bus nous avons du mal à dormir, d’autant plus que le bus arrive à 4h à Cusco (à l’heure, pour une fois).
Samedi 16 juillet : « Agua Caliente »
Nous sommes épuisés. Arrivés au terminal, on nous saute dessus pour nous vendre des tours pour le Machu Picchu pas chers (soit quand même 130 dollars) mais nous avons été mis en garde par les 2 françaises rencontrées en Bolivie et ne tombons pas dans ces pièges « attrape-touristes ». Nous attendons que le jour se lève puis décidons de partir pour la vallée sacrée. Problème : nous devons prendre un taxi. Petit coup de stress avant de monter : est-il fiable ? Ne va-t-il pas nous amener dans un recoin de la ville géante. Nous avons lu les guides qui nous mettent en garde contre les dangers (comme les chauffeurs de taxi qui vous emmènent dans quartiers peu fréquentés pour vous découper en morceaux … Argh !! En réalité ces guides vous inquiètent plus qu’autre chose). Devant notre air inquiet, le chauffeur nous montre une carte « officielle » mais nous ne savons pas la différencier d’une frauduleuse. Finalement tout se passe bien et nous arrivons au départ d’une navette pour Ollantaytambo. Nous avons effectivement décidé de faire une partie du trajet vers le Machu Picchu en bus et l’autre en train (car plus économique que de tout faire en train). Dans le bus pour Ollantaytambo, nous contemplons le magnifique paysage qui s’offre à nous : la cordillère des Andes, aux sommets et versants tous plus beaux les uns que les autres. Arrivés à Ollantaytambo, nous pouvons visiter ce petit village. Nous allons acheter nos billets de train mais voila, ceux pour la fin de journée coûtent 170 dollars !! Nous réservons finalement les moins chers (60 dollars tout de même, aller uniquement) qui part quelques minutes après notre arrivée. Nous payons (à contrecœur) et embarquons. C’est un train tout confort « spécial touristes » et nous comprenons que tout est fait pour nous faire payer. A 60 dollars le billet, nous avons droit à un serveur en smoking et à un repas pour midi (soit exactement 5 bretzels et 2 minuscules gâteaux au chocolat, quelle arnaque). Nous pourrons tout de même admirer la vallée sacrée par laquelle passe le train jusqu’à Agua Caliente (petit village avant le Machu Picchu). Nous avons très faim (Rémi surtout, et Mémé aussi) car pas manger depuis hier midi et il nous tarde d’arriver. Une fois à Agua Caliente, on nous saute dessus (on devait être séduisant) pour nous proposer des hôtels : nous refusons à chaque fois et commençons une visite de la ville. Encore une fois, le village est fait pour les touristes. Nous trouvons un tas d’hotels, restaurants (de tous pays), snacks… Nous ne nous sentons pas très à l’aise car nous n’avons pas l’impression de voir le vrai visage du Pérou, pourtant c’est une étape nécessaire avant le Machu Picchu. Heureusement, pour le centenaire de la découverte de la cité, nous avons droit à des spectacles péruviens toute la journée : danses et chants en habits traditionnels. Nous nous rendons dans les hotels conseillés par notre guide du Pérou : tous complets. Finalement, nous en trouvons un encore moins cher que ceux du guide : nous dormirons pour 45 soles (12 €), eau chaude comprise (quel confort !!). Le midi, nous nous remplissons le ventre et goutons des soupes « à la minuta » (pates et viandes) et au quinoa. Puis nous continuons notre visite de la ville. Nous nous renseignons sur les bus qui rentrent d’Agua Caliente pour Ollantaytambo du lendemain car nous ne voulons pas repayer 60 dollars. Sauf qu’en réalité il n’y en a pas. Le village est fermé pour obliger les touristes à prendre le train… quelle re-arnaque… D’autant plus que le seul train qui reste pour le lendemain coûte… tenez-vous bien … 170 dollars. A cela s’ajoute le fait que notre carte VISA ne fonctionne plus et nous n’allons pas tarder à manquer d’argent. Nous commençons à désespérer. Finalement nous achetons nos billets sur internet, pour le surlendemain, ce qui nous permet d’économiser un peu (les billets nous reviennent à 60 dollars). Nous achetons nos places pour le Machu Picchu (du lendemain), réservons une nuit de plus à l’hotel et rentrons nous reposer car nous sommes très fatigués (petite sieste s’impose). Quel plaisir de retrouver enfin un lit. Le soir nous (Rémi) mangeons en ville : pizza, nous aurions bien aimé manger une spécialité locale mais les prix nous font reculer et nous ne voulons pas attraper la turista le lendemain, lors de l’ascension du Machu Picchu. Puis nous faisons un dernier tour dans le centre d’Agua Caliente. Bon nombre de touristes sont rentrés se coucher et nous pouvons profiter tranquillement et pleinement (en amoureux) des derniers spectacles : enfin nous commençons à apercevoir quelques traditions dans cette « station balnéaire ». Nous rentrons nous coucher en rêvant du lendemain, apogée de notre voyage : l’ascension de la cité perdue (puis retrouvée ^^).
Dimanche 17 Juillet : « El Machu Picchu » (attention, article long…)
Ca y est, aujourd’hui nous allons voir le Machu Picchu ! Levés à 4h15, pour partir à 5h : il y a 1h30 de marche pour y accéder et nous voulons voir le levé du soleil. Au début du chemin, nous rencontrons un groupe de français avec qui nous effectuerons une bonne partie de la montée : il vaut mieux être un grand groupe étant donné qu’il fait nuit noire. Arrivé un pied du chemin, nous nous trompons et empruntons le mauvais : nous nous en sommes rendu-compte 15 minutes plus tard et avons rebroussé chemin. Nous avons alors entamé la montée vers le Machu Picchu : celle-ci est composée d’une quantité innombrable de marches dans la végétation très dense des montagnes péruviennes. (petit point végétation : ) Cette dernière est composée de plantes exotiques, ce qui en fait son originalité et son charme. Alors que Rémi commence à fatiguer un peu au court de la montée (car il porte le gros sac), Mémé est sur-motivée pour arriver au Machu Picchu avant le lever du soleil, et continue à avancer à toute allure, malgré la difficulté du parcours : quelle athlète. Nous arrivons enfin au Machu Picchu vers 6h30 : essoufflés, transpirant, fatigués… mais nous y sommes ! Une queue énorme de touristes se présente à l’entrée. Ceci s’explique par le fait que la plupart des touristes montent avec le bus (payant, et cher). Nous rencontrons un guide : nous aimerions bien en prendre un pour visiter et bien comprendre les traditions de la cité perdue. Comme le tarif est assez cher, nous cherchons des français pour « partager » le guide, en vain. C’est alors qu’un autre guide nous propose de faire la visite en espagnol avec des brésiliens. Nous acceptons donc et ne regretterons pas. Nous entrons par conséquent dans la cité INCA… Waw. L’endroit est magnifique, « increíble »… Partout où nous regardons, tout est magnifique. Nous commençons à prendre quelques photos de la cité avec le Wayna Picchu ( = grande montagne) puis continuons la visite. Nous assistons alors au levé du soleil sur le Machu Picchu… impressionnant. Le guide nous fait faire une sorte de rituel pour l’arrivée du soleil. Il nous explique d’où il sort selon les saisons. Ensuite nous avançons et observons un jardin reconstitué de la cité : (2ème point végétation, merci Mémé ;) ) orchidées et autres arbres un peu exotiques, un arbre avec des feuilles de coca (le guide nous explique ses vertus). Pour les incas (et péruviens aujourd’hui), la coca n’est pas une drogue mais une plante aux propriétés infinies pour l’homme. Elle permet de donner de l’énergie, fournit des protéines importantes : du calcium… Les feuilles se gardent dans la bouche environ 40 minutes (sans les mâcher) « como un caramelo », d’après le guide. Nous visitons ensuite un bâtiment arrondi où se faisaient les offrandes (feuilles de coca) et où certaines personnes étaient enterrées. Le guide fait une offrande de feuilles de coca en prononçant des formules (de math) incas. Nous nous rendons ensuite vers la maison du chef du village (Rémi) avec « baño privado » (toilettes privées, pour les incultes). Les toilettes sont directement évacuées vers les terrasses et permettent ainsi de fournir de l’engrais aux terres agricoles (mmmh). A l’intérieur des maisons, il y a des fenêtres dirigées vers le lever et le coucher du soleil pour que celles-ci soient éclairées toute la journée. Il y a aussi des fenêtres murées qui servent d’étagères. Les toits étaient composés de paille, tout comme les lits (ces derniers sont encore comme cela dans les campagnes péruviennes). Pour l’évacuation de l’eau, un système de gouttière très ingénieux évitait les inondations. Nous découvrons ensuite un mur constitué de pierres très bien imbriquées les unes avec les autres, mais sans ciment (c’est balot). En fait celles-ci étaient taillées parfaitement et étaient composées de trous ou reliefs pour faciliter leur emboitement. De même, les murs sont légèrement inclinés et étudiés pour résister aux séismes, très fréquents dans les Andes (petite section géologie). Nous voyons aussi une pierre à 32 angles qui permet de maintenir un mur entier. Ensuite nous nous rendons au point où le magnétisme est le plus important dans la cité. C’est un prisme sculpté : les incas avaient pour tradition de poser leur main juste au dessus pour se « régénérer ». A gauche de la cité nous découvrons un (autre) paysage sublime de montagnes et vallées. Le guide nous explique que « Machu Picchu » signifie « Vieille Montagne » et Wayna Picchu » « Jeune Montagne ». La vue d’une photo du Machu Picchu latéralement représente un visage d’Inca. De plus, une photo de la cité prise depuis le Wayna Picchu le 21 juillet (solstice d’hiver), retournée, représente un condor, animal sacré pour les Incas. En effet, ceux-ci pensent que chaque naissance est due à une étoile et que les âmes des personnes mortes devaient leur être renvoyées, à l’aide des condors, oiseaux volants jusqu’à 7000 mètres d’altitude. Nous avons aussi visité une maison où il y avait beaucoup de fenêtres murées. Chacun est allé s’installer à une fenêtre et le guide a joué un bruit dans l’une de celles-ci : le son a raisonné dans chaque fenêtre, impressionnant. Nous avons ensuite vu la place où se déroulaient les événements du village : fêtes, tournois sportifs… Celle-ci s’apparente à un amphithéâtre et le son y résonne énormément. Nous expérimentons cela en tapant dans les mains : encore impressionnant ! Nous allons ensuite nous reposer sur des terrasses puis nous disons tous individuellement au revoir au guide en lui faisant la bise. Il nous donne également des feuilles de coca que nous goutons : cela a un gout d’épinard. Ensuite, nous sommes retournées à l’entrée du site où il était possible de tamponner nos passeports avec un tampon « Machu Picchu ». En y retournant nous nous sommes perdus et avons atterri à un endroit magnifique avec une vue imprenable sur la cité et le Wayna Picchu où nous avons pris plusieurs (=beaucoup) photos. En nous baladant dans la cité, nous étions à chaque instant impressionnés part la beauté du paysage et du Machu Picchu. Nous avons fait les tampons, puis avons entamé une (autre) séance photo intense. Ensuite, nous avons attaqué l’ascension de la montagne Machu Picchu, située à coté de la cité et dont le sommet culmine à 3050m (cité du Machu Picchu à 2400m). La montée est rude et composée de marches parfois très grandes ou étroites. Elle est fatigante mais les paysages sont une fois de plus sublimes. Nous croisons vers la fin de l’ascension plusieurs personnes, qui toute nous disent un nombre différent de minutes avant l’arrivée en haut : 30 min pour un couple âgé, 20 pour une jeune ! Nous croisons également un portugais francophone qui vit au Mexique, original ! Nous arrivons au sommet du Machu Picchu au bout d’1h30 de marche environ. Nous pouvons alors manger notre pique-nique, en admirant le paysage. Nous sommes entourés de montagnes et au dessus de certaines. Nous avons aussi une vue sur la cité du Machu Picchu et la vallée. Les montagnes andines sont belles par la végétation qui les recouvre jusqu’au sommet. Nous voyons également un condor qui entame une ascension impressionnante dans le ciel. Au sommet il y a aussi un drapeau Inca ; en arrivant nous remarquons qu’il est énorme comparé à ce qu’on voyait d’en bas ! Nous prenons ensuite quelques photos et redescendons. La descente est technique (les marches sont étroites) et rude. Il ne faut pas avoir peur du vide…dommage pour Mémé ! Elle redescend tout doucement. Nous prenons quelques photos pendant la descente. Nous sommes fatigués et il ne nous reste plus beaucoup d’eau. Arrivés au site du Machu Picchu, nous continuons dans notre lancée et entamons la descente vers Agua Caliente. Celle-ci nous parait interminable, car les jambes commencent à être lourdes, mais surtout nous avons soif ! Arrivés à Agua Caliente, nous achetons une bouteille (d’eau !!) au premier magasin et buvons un litre en 5 min. Ensuite nous rentrons à l’hotel, nous douchons, mangeons un peu (enfin un peu plus pour Rémi), et nous nous couchons.
Bilan de la journée :
-Nous avons mal aux jambes (mais ca valait le coup !) et Rémi a un énorme coup de soleil sur le visage (très très drôle :D il est en train de se métamorphoser en Inca) et Mémé sur les épaules (biafine de rigueur).
-Nous sommes partis avant le lever du soleil et rentrés après le coucher.
-Il faisait beau et chaud alors que l’on était en plein hiver. Même à 5h du matin il ne faisait pas froid en comparaison avec les nuits boliviennes alors que nous avions prévu des vêtements pour résister à des températures basses.
-Machu Picchu est un site splendide, magnifique, extraordinaire, à la hauteur de nos attentes. Ce qui explique la quantité innombrable de photo que l’on a prise (batterie de l’appareil déchargée en un jour !). Nous étions supers heureux de le voir depuis le temps que nous attendions ca.
Maintenant, nous aimerions également voir le célèbre canyon de Colca, proche d’Arequipa mais nous nous n’aurons pas assez de temps. Jusqu’ici nous avons vu beaucoup de paysages et nous avons envie d’aller davantage au contact d’habitants et de découvrir leur mode de vie. Nous préférons donc aller sur le lac Titicaca où nous pourrons essayer de dormir chez l’habitant.
Lundi 18 juillet : « Cusco »
Nous nous levons à 8h (8h30 pour Rémi), pour rendre la chambre à 9h. Nous en profitons pour prendre une dernière douche avant le long périple qui nous attend. Nous sommes allés retirer de l’argent et ouf, ça a marché ! On aura assez de sousous pour rentrer. Ensuite nous nous sommes assis au soleil pour faire sécher quelques affaires que nous avions lavées l’avant-veille puis nous sommes allés prendre le train. Cette fois nous avons droit à un mini snack : un truc jaune non identifié (ni identifiable) qui ressemblait un peu à une patate (mais qui n’en était pas une) avec des échantillons de viande miniature mangeable en deux (petites) bouchées. Après ce « plat », en dessert nous avons droit à un gros feuilleté aux pommes de 2cm sur 1cm. Le tout accompagné de 2 boissons : Inka-Cola, une boisson chimique et gazeuse, couleur pisse, et un jus d’orange qui avait plus gout à un médicament contre le rhume. Enfin, on voit à quoi servent les 60 dollars ! Pendant que nous nous acharnons sur les mots fléchés, nous avons pu assister à un défilé de mode digne des plus grands créateurs, qui concurrencerait même Chanel… Une fois arrivés à Ollantaytambo (nous n’allons pas jusqu’à Cusco en train car trop cher, même si nous aurions aimé voir la fin du défilé… :p), nous avons eu 4 propositions sur 5m pour prendre le b us jusqu’à Cusco. Dans le bus nous avons contemplé le paysage et les montagnes qui petit à petit laissaient place à la campagne péruvienne : on pouvait voir des paysans labourer des champs à l’aide de bœufs attelés. Le chauffeur du bus était fou ! On a failli mourir car celui-ci n’hésitait pas à doubler en plein virage. En arrivant vers Cusco, nous avons pu voir beaucoup d’enfants vêtus d’uniformes qui sortaient de l’école. Une fois à Cusco nous sommes allés au terminal, pour réserver le bus pour Puno (ville au bord du lac Titicaca) pour le soir même : nous partirons à 22h. Ensuite nous repartons vers le centre de Cusco pour déjeuner vers 16h. Nous nous éloignons un peu du centre pour trouver un resto bon marché. Au menu : soupe de Kesha (chaiga en vrai) qui est une spécialité de Cusco, suivie d’une truite (« trucha a la plancha ») accompagné des habituels riz, papas fritas et tomate. Nous avons aussi gouté le « pisco sour » : boisson avec beaucoup de crème, un peu de canelle, du rhum et du citron mais ce n’était pas si fort que ça (alcooliques habitués que nous sommes). Tout ca pour 15 soles pour deux (3.9€) en comparaison avec les menus à 30 soles de la « plaza de armas » (dans le centre). Encore une fois nous nous sommes bien débrouillés, we are the best !! Ensuite nous sommes allés visiter Cusco : plaza de las armas, plaza San Francisco, plaza San Salvadou, plaza San Melania. Puis nous avons vu une pierre à 12 angles, qui permet de maintenir un mur entier et aussi des marchés artisanaux. Nous avons raté le marché aux fruits (nous ne savions pas où c’était). Nous avons été abordés par des dizaines de vendeurs et avons négocié un cadeau pour la Bomba et réussi à l’acheter à moitié prix. Nous avons retrouvé par hasard les brésiliennes du Machu Picchu : elles partent aussi pour Puno ! Enfin nous avons cherché un endroit pour acheter de quoi manger le soir même : nous sommes tombés sur un petit snack tenu par un homme sympathique et agréable avec qui nous avons discuté des plus belles régions d’Amérique du Sud. Nous avons gouté une « empanada de semana santa », gâteau sucré mais assez sec et Rémi a aussi mangé une spécialité que l’on ne trouve qu’à Cusco…una hamburguesa ! Nous avons ensuite acheté des fruits dont 2 exotiques à tester. Nous sommes alors retourné au terminal dans un petit taxi et avons mangé en face d’un kiosque plein à craquer : il y en a beaucoup ici et ce qu’ils contiennent est impressionnant : gâteaux, clés de bricolage, brosses à dent, dentifrice, fruits, désodorisants, sauces, céréales… Tout ça dans 9m². Au moment où Mémé a voulu enlever ses lentilles, elle s’est rendu compte qu’elle avait perdu ses lunettes. Gros dégout… Nous avons demandé à la direction, à la police (où ils gardent les objets trouvés) mais ils n’avaient rien. On ne sait pas si on les a perdues ou si on nous les a volées. Enfin nous sommes montés dans le bus pour Puno : on était devant et nous avons pu admirer le paysage de nuit (donc on a rien vu…) à travers le pare-brise fissuré… La nuit fut encore froide (vitres gelées) mais nous avons réussi à dormir quand même ; on commence à s’habituer à de telles températures. Et puis la technique « bouillote Rémi » marche à merveille.
Mardi 19 juillet : « Lago Titicaca »
Nous sommes arrivés à Puno aux environs de 5h30. Petit tour habituel des compagnies de bus pour acheter les billets pour La Paz (le jeudi 21/07 à 7h30). Nous achetons un ticket pour aller sur les 3 îles du lac Titicaca pendant 2 jours (50 soles uniquement pour les trajets) après avoir négocié avec la vendeuse qui voulait nous vendre un forfait tout compris (nous comptons dormir chez l’habitant et le payer directement). Ensuite nous avons bu un chocolat chaud et un thé et sommes partis au port pour acheter un paquet de riz pour amener à la famille, avant d’embarquer sur le bateau. Dans le bateau, il y a plein de touriste dont beaucoup de français et un groupe de jeunes qui visitent le Pérou en colo. Nous arrivons ensuite sur les îles Uros : ce sont des îles flottantes construites par l’homme avec des roseaux. Le président de l’île nous explique comment ils les construisent. Ils découpent des blocs de terre de plusieurs m² puis quand la saison des pluies arrive l’eau fait monter les blocs ; ils les attachent alors entre eux, posent des roseaux dessus, et y construisent leur maison. Ensuite nous visitons une maison puis faisons un tour de l’île mais nous rendons vite compte que c’est un attrape touriste gigantesque ; rien n’est naturel sur cette île. Après nous avoir fait visiter, les femmes se mettent vite en place pour simuler un marché et nous vendre tout ce qu’elles peuvent (nous n’achetons rien). Mais ce n’est pas fini… On nous « propose » (oblige) de monter sur un bateau traditionnel en roseau et quand nous quittons l’île (ou plutôt « Disneyland Peru ») les femmes commencent à chanter des chants, même en français. Une fois arrivés sur l’île flottante d’en face, on nous apprend que le trajet sur le bateau en roseau coute 10 soles (en plus du forfait que nous avions déjà acheté). Nous esquivons et réussissons à ne pas payer grâce à nos talents de furtifs !! Ah ah ! Cette île est la même avec des restaurants qui vendent des hamburgers, des snacks, rien de traditionnel : tout est construit pour les touristes. Nous sommes alors repartis pour 3h de bateau afin d’accéder à l’île Amantani où nous dormirons le soir. Nous espérons que celle-ci sera mieux car nous commençons à désespérer et à penser que le Pérou est vraiment trop touristique. Pendant le voyage, nous pouvons monter sur le toit du bateau et admirer le paysage splendide du « lago Titicaca ». Arrivés sur l’île, on nous réparti dans des familles, et nous nous rendons dans nos maisons respectives. Nous sommes avec Juana (45 ans) et sa fille Maria (17 ans) dans une petite maison en terre. Il n’y a pas l’eau courante et nous avons la chance d’avoir une ampoule dans la cuisine, la chambre et les toilettes grâce à un panneau solaire. Nous assistons à la préparation du repas et commençons à échanger avec la famille. En réalité ils sont 5, mais le père et les 2 fils sont à Puno en ce moment. Dans la cuisine il y avait seulement un évier et une cuisinière en terre que Maria alimentait avec du bois : le feu se trouve en bas et permet de chauffer les casseroles en terre que l’on pose sur la cuisinière. Il y a aussi un petit local, où se trouvent plein de cochons d’Inde qui parfois viennent dans la cuisine. Il y a beaucoup de légumes, un peu partout, qui sont en fait cultivés dans le jardin. On assiste à la préparation d’une soupe de quinoa et de divers légumes (papates, carottes et d’autres légumes de différentes couleurs appelés « oca »). Sur l’île, les habitants parlent principalement le quechua, mais Maria et Juana parlent aussi l’espagnol. Pour aller au collège, Maria doit faire 1h de marche tous les jours. Elles ne sortent pas souvent de l’île excepté pour aller à Puno. Nous mangeons la soupe et les légumes avec du fromage (vers 16h) puis retournons au centre du village pour aller visiter des vestiges Incas et pré-Inca. Nous montons sur une montagne, et dépassons finalement les 4000m d’altitude (Juana nous avait gentiment prêté des bonnets péruviens pour le froid). Au sommet, la vue est extraordinairement magnifique. Nous pouvons profiter du coucher de soleil sur le lac Titicaca : moment magique, gravé à jamais dans nos mémoires. Nous redescendons lorsque la nuit commence à tomber et rentrons finalement à la maison de Juana. Durant le retour, nous avons regardé un groupe de jeunes qui jouaient (muy bien) au volley. Le soir nous mangeons avec Juana et Maria en écoutant de la musique péruvienne (et aussi Shakira). Au menu : soupe de légumes (patates, carottes et etc...) puis pates, patates, riz et enfin un thé de muña, plante efficace contre les maux de tête et le froid (ici ils ne se soignent qu’avec des plantes). Nous avons bien parlé et rigolé. Nous nous sentons à l’aise dans cette petite famille qui vit avec rien au milieu de nulle part. Compte tenu de l’accueil chaleureux, nous avons décidé de leur offrir 2 paires de chaussettes chaudes et une lampe de poche, car la nuit seules quelques maisons sont éclairées. Ensuite, Juana nous a apporté des habits typiques que nous avons mis pour aller danser (le jerk !) dans la salle des fêtes du village. Tout le monde était habillé avec des vêtements traditionnels et il y avait un mini groupe (flûte de pan, petite guitare, tambour et flûte) qui animait la soirée. Nous avons même dansé un rock sur la musique péruvienne. Nous nous sommes finalement couchés vers 21h30.
Ce fut un voyage merveilleux; nous rentrons à Córdoba (au final nous aurons parcouru près de 6200 km...), la tête pleine de souvenirs, et de paysages fabuleux. Nous sommes maintenant prêts à vivre notre expérience "Cordobese"! Il ne reste plus qu'à trouver un appart, et dans une semaine, rendez-vous à la fac pour commencer les cours en espagnol...euh pardon en argentin!
Mercredi 20 juillet : "Lago Titicaca" (la suite) et Puno
Réveil à 6h. Nous préparons nos affaires puis allons déjeuner avec 2 grosses crêpes et de la confiture de fraise : le meilleur (seul pour Mémé) petit dèj du voyage. Nous disons aurevoir à Maria, puis partons avec Juana pour le port. Arrivés en bas de l’île nous passons devant un petit marché. Nous embrassons Juana, la remercions et levons l’encre (moussaillon) en direction d’une autre île : Taquile. Nous arrivons vers 9h à Taquile. Un contrôleur attend à l’entrée de l’île pour vérifier que nous avons payé l’entrée. Problème, sur notre billet, il n’est indiqué qu’une seule entrée. Nous râlons en espagnol (mais oui mais oui) un petit (long) moment puis payons finalement la deuxième entrée. Ce ne sont que 5 soles, mais nous expliquons au guide qu’il faudra nous rembourser (yen a marre des arnaques). Nous escaladons ensuite l’île jusqu’à la place centrale du village. Nous pouvons admirer la vue sur le lac et sur les chemins et terrasses pré-Inca. Le guide nous explique les traditions de l’île. Les hommes mariés portent un bonnet rouge, et les célibataires un bonnet rouge et blanc. Ces bonnets sont relativement grands et la tradition veut qu’ils s’offrent des feuilles de coca ( gardées dans leur bonnet) en se saluant. Les femmes, quant à elles, sont vêtues de noir si elles sont mariées, et couleur sinon. De plus, sur cette île, les hommes font également de la couture. Lors du mariage la femme offrent au mari une ceinture faite avec de la laine de brebis et une mèche de ses longs cheveux bruns. Pour demander une fille en mariage, toute la famille du mari se déplace pour amener des cadeaux à la famille de la mariée. Nous avons ensuite fait un petit tour : nous avons vu le marché de l’artisanat puis nous sommes allées manger dans un restaurant una trucha, spécialité locale. Nous avons descendu les fameuses 500 marches de Taquile et recroisé une dernière fois deux gas du groupe de jeune. Nous leur avons dit aurevoir et embarqué pour Puno. Nous avons touché l’eau du lac : Rémi voulait se tremper les pieds mais il changea très vite d’avis. Sur le bateau nous sommes montés sur le toit et avons pu profiter du soleil et du paysage sauvage des îles alentours, tout en parlant avec un (petit) suisse bien sympathique. Mémé a commencé à avoir mal au ventre : premiers signes de turista ? Sera-t-elle la première à tester cette expérience fabuleuse ? (Non, il s’avère en fait que la truite mangée à 10h du matin n’était pas conseillée pour son petit ventre). Arrivés à Puno, nous nous sommes rendus au centre et à l’office de tourisme. On nous a indiqué où trouver un hôtel bon marché. Nous avons fait deux, trois hôtels, puis en avons choisis un près du marché à 20 soles la nuit pour 2 : premier record !! Ensuite nous sommes allés au marché couvert : on y trouve de tout. On a vu beaucoup d’étals de fruits, féculents, viande, vêtements, poissons, jus de fruit, kiosques qui vendent de tout (comme toujours)… On est alors allés se balader dans le centre : nous avons vu la « plaza de armas » et nous voulions monter au « mirador del condor », sur une colline qui surplombe Puno, mais un vendeur dans un kiosque mobile nous a déconseillé d’y aller car c’est trop dangereux. Nous sommes alors allés sur une autre petite colline, où se trouve la statue du premier Inca et avons eu une vue sur Puno, le port et le lac Titicaca. Nous sommes vite redescendus de cet endroit, car le quartier était un peu bizarre (nous n’étions pas rassurés) et nous sommes allés nous installer sur un banc de « la plaza de armas » pour gouter les fruits que nous avions acheté au marché (figue de barbarie et grenadilla). C’était bon surtout la grenadilla. Ensuite nous sommes allés dans les rues piétonnes, session shopping dans les magasins d’artisanat, à la recherche du bonnet rare. Rémi a trouvé un bonnet du feu de dieu, en polaire, tout doux, tout frais et pratique. On l’a négocié avec deux drapeaux péruviens. Mémé a trouvé la perle rare qu’elle cherchait, peine perdue, sans relâche, jour et nuit…un string péruvien ! Non, en vrai, cette perle si rare est un bonnet péruvien bleu avec « Peru » écrit dessus. Et attention, celui-ci est réversible ! Deux bonnets en un, et deux fois plus de chaleur ! Nous avons ensuite continué notre promenade, nous avons acheté des fruits, des gâteaux, et de l’eau pour le lendemain, puis nous avons cherché un resto bien et pas cher. Deuxième record !! En s’éloignant du quartier touristique où les menus atteignent et dépassent même 30 soles et où l’on peut manger des pizzas ou des pates, nous trouvons un petit restaurant péruvien tout sympathique où il n’y a que des péruviens, et nous. On peut y manger du poulet, de la soupe, ou du lomo saltado pour seulement…3 soles (moins d’un euro !). Rémi mange du poulet avec une sauce qu’il trouve divine, toujours avec du riz et des papas. Après nous sommes rentrés à l’hôtel pour dormir dans le froid glacial et l’odeur désagréable (de mort) de la chambre. Heureusement, bouillote Rémi était encore la, toujours à votre service (7 jours sur 7, 24h sur 24).
Jeudi 21 juillet : voyage de Puno à La Paz
Réveil à 5h45, lever officiel à 6h15…
Nous nous apprêtons à prendre la dernière douche avant le retour, mais, mauvaise surprise : l’eau chaude n’arrivera jamais… Nous rangeons nos affaires et lorsque nous sortons de l’hôtel, un moto taxi nous interpelle et nous amène au terminal. Une fois sur place, nous cherchons la femme qui nous avait vendu le tour sur le lac. Elle est (bien sur) introuvable mais nous réussissons à nous faire rembourser les 5 soles d’entrée sur l’île Taquile par une autre vendeuse. Ce n’est pas une somme importante mais c’est pour le geste, y’en a marre des arnaques. Nous nous dirigeons vers notre bus direction La Paz, où nous aurons enfin des places tout devant pour admirer le paysage…et ben non !! On s’est fait bizuter, notre bus est le seul avec qu’un seul étage et nous sommes derrière un grand rideau bleu qui nous sépare du chauffeur. Nous passons à la frontière où nous faisons une queue interminable pour sortir du Pérou et pour rentrer en Bolivie. Petit moment de nostalgie au moment de quitter le Pérou. Pour oublier, Rémi fait de la rééducation pour son genou, imité par Mémé. Les gens nous regardent bizarrement mais on s’en fou. Nous voila repartis en bus et nous longeons le lac jusqu’à Copacabana. Nous avons vu la magnifique et célèbre plage d’Amérique du Sud... :p Arrivés à Copacabana, on doit changer de bus. On nous annonce que le suivant est dans 30 min, et que nous arriverons à La Paz qu’à 17h au lieu des 15h30 prévus initialement. Nous espérons que nous pourrons prendre notre bus pour Uyuni à 19h. Nous avons donc fait un petit tour dans Copacabana, non pas la célèbre plage brésilienne connue de tous, mais une petite ville portuaire au bord du lac Titicaca. Nous remontons dans le bus. Au bout d’une heure et demi de voyage nous arrivons à un endroit où il faut traverser le lac. Les passagers embarquent sur des bateaux et les bus sur des backs. Nous en profitons pour acheter rapidement à manger dans une sorte de cantine : papas, fèves cuites, mais en épi cuit (1ère fois qu’on goutte) et fromage méga salé. Nous remontons dans le bus direction La Paz qui a failli partir sans nous…ouf ! Quelle histoire les bus boliviens !
Arrivée à La Paz vers 17h. Nous voulons acheter un billet pour Uyuni le soir même mais tous les bus sont complets. Nous cherchons désespérément une solution pour arriver à Uyuni le lendemain (par Tupiza, Potosi, Oruro…) mais cela est impossible. Nous pouvons rentrer directement en Argentine mais après réflexion à être sur place nous préférons voir le salar et rentrer un jour plus tard. Il nous faut passer la nuit à La Paz. Il se fait tard et il nous faut vite trouver une chambre. Nous faisons quelques hôtels puis en choisissons un à 100 bs (=10€) la chambre double. Fatigués, nous nous couchons directement, pas de dîner ce soir.
Vendredi 22 juillet : La paz II
Réveil vers 10h, nous profitons de l’eau « chaude » pour prendre une dernière douche avant le retour en Argentine, puis nous partons pour le centre de la capitale Bolivienne. A l’aller nous avions visité le vieux centre, nous nous dirigeons cette fois vers le quartier neuf, où il y a toutes les banques et universités : on voit que c’est le quartier le plus développé de la ville.
Nous nous posons sur un banc puis nous cherchons un endroit où manger car il commence à faire faim : le matin même nous avions mangé un gâteau à la banane (30 minutes plus tôt, en réalité, mais cela ne comble pas l’appétit de Rémi). Nous trouvons un petit resto bolivien à 10 bs. Troisième record : c’était le premier vrai repas sans riz (nous en profiterons d’ailleurs pour passer au toilettes un peu plus tard). Au menu : soupe bien consistante puis tallarines (pates tagliatelles et viande dans une sauce bien pimentée) et gélatine assez bizarre (genre jelly anglaise) à l’orange. Nous retournons ensuite dans le vieux centre pour acheter des souvenirs. Nous négocions un maillot de foot d’Argentine (10€). Puis nous allons sur internet pour chercher un logement pour Cordoba :vu que nous rentrons un jour plus tard, nous commençons à envoyer des mails dès maintenant. Puis retour aux boutiques puis au terminal. Le bus décolle à 19h (20h en réalité) et il met environ 1h pour sortir de La Paz à cause des bouchons. Nous sommes un peu serrés dans le bus mais nous avons des couvertures (héhé) et avons droit à des massages (=coups de pied) dans le dos du gamin de derrière et des cris de bébé pendant la nuit.
Samedi 23 juillet : Uyuni
Arrivée à Uyuni à 7h du matin, vitres gelées (nous avons l’habitude maintenant en Bolivie). Nous voulons aller aux toilettes mais elles sont toutes fermées car l’eau gèle pendant la nuit. Nous faisons le tour des agences de voyage pour le salar et des compagnies de bus pour rentrer le soir même en Argentine. Nous faisons un tour dans le village mais tout est encore fermé. Uyuni est l’endroit le plus froid que nous ayons vu jusqu’à maintenant. Retour à l’agence pour la préparation pour le salar. Nous apprenons qu’une grève a bloqué la route entre La Paz et Uyuni la veille de notre départ. Si nous avions pris le bus le premier jour (celui qui était plein) nous aurions été bloqués et serions arrivés trop tard pour le tour, nous aurions dû passer une journée et une nuit dans ce petit village glacial qu’est Uyuni. Finalement, heureusement que le bus était plein ! J
Nous partons pour le salar à 10h30 dans un toyota Land Cruiser. En partant nous voyons une géante file de boliviens dans la rue qui viennent recharger leurs bouteilles de gaz utilisées pour le chauffage. Pour le tour nous serons un groupe de 7 : 3 boliviens de Cochabamba, 1 allemande (Maria) de Franckfort et un japonais. Dès que nous entrons dans le salar, le paysage est impressionnant, les montagnes et les plaines sèches et désertiques laissent place à un immense sol blanc. Le salar est le plus grand (2000km²) et le plus haut du monde : c’est une ancienne mer qui s’est desséchée. Le premier arrêt : nous voyons des petites pyramides de sel que font les boliviens pour extraire et exploiter le sel du salar. A cet endroit, nous rencontrons une brésilienne qui parle bien français et un hollandais qui fait un tour du monde ! Ensuite nous partons vers l’hôtel de sal. C’est un musée où l’on trouve des sculptures en sel (lamas, boudha, tables, chaises, horloge…). Nous partons alors pour la « Isla del pescado » (Soso tu as une île en ton honneur en Bolivie ;D). Nous discutons beaucoup avec le melting pot du 4x4. Nous profitons du paysage et du reflet des montagnes sur la fine pelicule d’eau qui recouvre le sol blanc et fissuré en forme d’hexagone (tel un géant ballon de football, dixit Rémi). Comme à notre habitude nous prenons beaucoup de photos. Le trajet est un peu long, et Rémi s’inquiète : aura-t-on assez d’essence ? Nous arrivons sur l’île du pescado : c’est unesorte de colline qui ressort du sol blanc, recouverte d’innombrables et gigantesques cactus. Tout d’abord, nous mangeons un succulent repas sur une table de sel, avec nos compatriotes de voyage : avocat (hum et enfin !), tomate, haricots, carottes, concombres, quinoa, viande et mandarine. Le repas était très convivial car ceux qui organisaient le tour avaient tout préparé sur une table et chacun se servait à sa guise. Après le repas nous montons au sommet de l’île : le paysage est incroyable. Une mer de sel s’étend devant nous, mêlée au reflet des montagnes, et avec cactus au premier plan. Le salar est tellement grand que l’on n’en voit pas le bout. Nous profitons de ce moment unique puis redescendons au 4x4. Nous pouvons voir des lamas en liberté (nous en avons aussi vu pendant la traversée du salar). Des touristes veulent prendre une photo avec deux lamas, mais à ce moment là ces derniers se retournent et font leur besoin devant l’appareil photo. Nous voilà repartis pour sortir du salar et nous rendre dans un petit village où se trouvent des magasins d’artisanat avec des objets réalisés avec le sel du salar. Enfin, nous nous rendons au « train cimentery » : c’est un endroit étrange, perdu au milieu du désert bolivien, où se trouvent des trains rouillés et abandonnés. C’était les premiers trains utilisés en Bolivie. Nous remontons dans le 4x4, retour à Uyuni vers 18h. Nous récupérons nos sacs laissés à l’agence le matin, puis nous repartons à pied pour le centre d’Uyuni avec Maria (l’allemande avec qui nous avons visité le salar). Pour le dernier soir, nous voulons nous permettre un resto un peu plus cher car nous voulons gouter du lama. En chemin, un vendeur nous indique un endroit de la ville où nous pouvons manger des « chuletas de llama » pour 15bs seulement ! Nous le remercions et nous y rendons toujours avec Maria. C’est assez original : nous sommes 2 français et une allemande en Bolivie et nous discutons en espagnol ! Arrivés devant le snack-resto, nous voyons les cuisiniers préparer la viande et la faire griller sur des barbeucs boliviens dans la rue. Nous mangeons des « chuletas de llama » (côtelettes grillées) avec des papas, l’éternel riz et de la salade : muy rico y muy barato. Enfin, retour au terminal, où nous disons aurevoir à Maria et partonspour la frontière argentine (Villazon). Pour une fois il ne fait pas trop froid dans le bus. Avant de partir, le chauffeur met un film d’action en espagnol avec le son à fond, et la baffle est juste au dessus de notre siège… Cool pour s’endormir ! Finalement, à peine partis, le bruit du bus sur la piste couvre largement le son de la télé. Pendant la nuit, le chauffeur conduit comme un fou : à plusieurs reprise, nous risquons de tomber dans le ravin, le bus a même failli se renverser (selon Mémé). Nous préférons nous endormir (pour une mort plus douce), bercés par les ballotements gigantesques du bus.
Dimanche 24 juillet : retour en Argentine et San Salvador de Jujuy
Nous arrivons à la frontière avec 3h d’avance (soit vers 3h du matin). Nous pouvons rester dans le bus, au chaud, pour dormir, jusqu’à ce que la frontière ouvre. Vers 7h, nous allons acheter nos billets pour Cordoba. Nous trouvons un aller « direct » qui part à 8h30. La fin du voyage est un peu plus difficile et Mémé commence à avoir très mal au ventre (coup de froid, pas de turista, on est des warriors faut pas l’oublier !). Nous nous réchauffons, puis partons en footing jusqu’à la frontière (pour être à l’heure et pour se réchauffer, encore et toujours). Mais voilà, la frontière n’est pas encore ouverte et elle n’ouvrira finalement qu’à 8h (au lieu de 7h, les douaniers ont du mal à se réveiller…). Une file interminable commence à se former et nous comprenons que nous n’aurons pas notre bus. Mémé a toujours mal au ventre et nous sommes gelés dans le froid bolivien. Rémi repart en courant à l’endroit où nous avions acheté les billets et négocie un échange pour le bus suivant. Le vendeur accepte de les changer et nous partirons à 11h15, ouf ! Une fois la frontière passée, nous nous rendons au terminal argentin à la Quiaca. Nous y apprenons que nos réductions étudiantes ne sont pas valables et devons payer le décompte. Avant de monter dans le bus, nous découvrons qu’il n’est pas direct et qu’il s’arrête à Jujuy pour 1h. Le fait de voyager de jour nous permet d’admirer le paysage nord argentin (ou de dormir) toujours sec mais un peu plus vert qu’en Bolivie. Nous sillonnons entre les montagnes, Mémé arrive enfin à se réchauffer et retrouve petit à petit des couleurs, et les pieds de Rémi commencent sérieusement à sentir. Finalement c’est peut-être ça qui a rendu malade Mémé..! :p Nous arrivons à San Salvador de Jujuy vers 16h et nouvelle surprise : le bus pour Cordoba ne part en réalité qu’à 22h. Tans pis nous en profitons pour faire un tour dans Jujuy (à prononcer en se raclant la gorge). Nous nous débarbouillons autant que possible et partons en direction du centre. Nous nous posons sur un banc de la place centrale. A ce moment là, un papi vient nous demander d’où nous venons. Il est sympathique et drôle (peut-être un peu alzheimer…). Il nous raconte une blague sur les chinois (imaginez un peu un papi qui parle espagnol avec l’accent argentin) et nous lâche même un « be good » en partant ! Par la suite, il repassera deux fois devant nous, et nous redemandera deux fois d’où nous venons. Dans la rue, beaucoup de gens viennent nous parler et nous demandent si nous sommes français : étrange, ce n’est pourtant pas écrit sur notre front ! Nous visitons un marché d’artisanat où nous achetons quelques chocolats et des gâteaux au dulce de leche pour le gouter (muy muy rico). Puis nous nous rendons dans l’ancienne gare où il y a une exposition sur la police de Jujuy. C’est intéressant et Mémé peut même porter une arme (qui se révèlera finalement être une fausse, une arme de paintball utilisé pour l’entrainement). Nous retournons sur la place centrale et nous avons droit à un spectacle de petits groupes de musique plus ou moins connus (variété, folklo, et tango argentin, oui oui!). Nous profitons donc de notre dernière soirée en amoureux et ne regrettons pas de nous être arrêtés à San Salvador de Jujuy (Saint Salvadou de Juju en français). Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour manger « una milanesa de carne » et une tarte aux œufs et épinards. Puis nous reprenons la route vers le terminal.
Lundi 25 juillet : retour à Córdoba --> the end
Nous arrivons à Córdoba vers 13h puis rejoignons la Bomba chez elle, qui nous accueille avec des croissants et des criollos… Accueil très chaleureux comme à l’habitude !